- BÉLOUTCHISTAN
- BÉLOUTCHISTANBÉLOUTCHISTANVaste région montagneuse semi-désertique, le Béloutchistan (ou Baloutchistan ou B lutchest n) est partagé entre l’Iran et le P kist n et comprend, au moins sur le plan ethno-linguistique, une partie de l’Afgh nist n méridional. Il est formé de chaînes, parallèles à la côte du golfe d’Oman, qui rendent difficile l’accès vers l’intérieur du pays et sa mise en valeur. Morcelées et tourmentées, les chaînes appartiennent à l’une des deux formations du Zagros méridional (l’autre franchit le détroit d’Hormuz) qui se prolonge vers l’Afgh nist n et le P kist n. Dans le Béloutchistan iranien formant, avec le S 稜st n, une seule province, dont le chef-lieu est Z hedan, il faut distinguer quatre régions: le littoral du golfe d’Oman où la chaleur est torride, dont les petits ports commercent avec l’Inde, et où le poisson séché et salé est la base de la nourriture (même les troupeaux et notamment les chameaux en consomment); les monts du Makran dont la chaîne des Bash girds forme l’ossature; plus au nord, la dépression de J z Muri n et la vaste oasis du chef-lieu Ir nshahr autrefois prospère, dominées par la chaîne du K h-e Taft n (volcan de 4 043 m, encore actif, plus vaste que l’Etna); enfin, à l’ouest, une bonne partie du Kirman et des «ports et îles du golfe d’Oman», jusqu’à une ligne Hormuz-Z hed n, incluant en particulier la riche palmeraie de M 稜n b et le pays des Bash girds. Malgré la potentialité des ressources, la région reste arriérée en raison de conditions naturelles peu favorables: relief tourmenté, vents violents soufflant vers le nord - nord-est comme au S 稜st n, pluies irrégulières, irrigation par canaux et gan t difficile. La densité de la population est très faible: 6,5 habitants au kilomètre carré en 1986. On y trouve cependant de belles palmeraies qui abritent de riches cultures (agrumes, grenades, céréales, coton, tabac, canne à sucre, indigo). Les villages sont regroupés et fortifiés. L’histoire de la région et de son peuplement reste des plus obscures. Sa bédouinisation est le résultat indirect de l’invasion seldjoukide qui repoussa les Baloutches (linguistiquement apparentés au groupe nord-occidental des langues iraniennes et qui occupent maintenant une vaste aire géographique) vers le Kirm n, puis vers le sud-est, où ils submergèrent et assimilèrent en partie une population locale (notamment des Dravidiens, les Br hou 稜s, dont quelques îlots subsistent en Iran). Aux divers éléments iraniens se mêlent aussi les Dj ts ou Dj tg h venus du Sind. L’organisation sociale conserve une structure tribale fortement hiérarchisée. L’importance historique de la région est attestée depuis l’Antiquité (notamment par le voyage de Néarque au \BÉLOUTCHISTAN IVe s.); l’invasion arabe du début du VIIIe siècle laissa des traces dans le peuplement. C’est surtout lorsque les Anglais y établirent progressivement leur contrôle au XIXe siècle que le Béloutchistan constitua un enjeu politique important; dans son ensemble, la région prêtait alors allégeance au kh n de Kalat (au P kist n actuel). Après l’occupation iranienne de la partie occidentale, une commission internationale fixa la frontière en 1872. Comme d’autres nomades en Iran, la minorité baloutche, dont les effectifs approchent peut-être le million, garde un particularisme linguistique et une puissante originalité, immédiatement perceptible dans de nombreux traits (costumes) et renforcée par l’orthodoxie sunnite face au sh 稜‘isme iranien.Dans son ensemble, la région a toujours été le lieu de tendances séparatistes, parfois exploitées par les États dont elle dépend ou par leurs «protecteurs».Après la délimitation de la frontière anglo-iranienne, au début du XXe siècle, c’est de l’Inde que fut amorcée la pénétration des communications modernes dans la région, avec la construction d’une voie ferrée qui fut poussée jusqu’à Z hedan, à 80 kilomètres à l’intérieur du territoire iranien; celle-ci, bien que modeste, est actuellement la principale agglomération du Béloutchistan iranien, sur lequel l’autorité du gouvernement central ne commença à s’établir réellement que vers 1930-1940. Depuis lors, l’Iran s’efforce de développer l’économie de cette région en encourageant la sédentarisation, en faisant construire des barrages et en s’efforçant de faire de Z hedan une sorte de plaque tournante des relations commerciales.Au Pakistan, le Béloutchistan est la province la plus occidentale et occupe une superficie de 347 190 kilomètres carrés. Sa population était estimée à 4 900 000 habitants en 1985, la densité étant de 12 habitants au kilomètre carré. La capitale provinciale, Quetta, comptait 285 720 habitants en 1981. L’agriculture est limitée par la rareté des ressources en eau; seule une petite industrie existe (alimentation, tissage, tapis). Quetta est un centre de communications routières et ferroviaires, et dispose d’un aéroport que desservent les lignes intérieures. Une université y a été créée en 1970.Béloutchistan ou Baloutchistanrég. montagneuse s'étendant sur l'Iran sud-oriental et le Pakistan sud-occidental, peuplée par les Baloutches, ethnie de tradition pastorale nomade.
Encyclopédie Universelle. 2012.